Rapport de délégation
Conseil d’administration du 23 février 2016
Nadia Lafrenière et Samuel Cossette
À toutes les étudiantes, tous les étudiants de l’UQAM.
Plusieurs d’entre vous nous avez déjà posé des questions sur le CA d’hier. Nous tenterons d’y répondre de notre mieux, bien que nous soyons tenu-e-s à une certaine confidentialité en raison de huis clos ayant eu lieu.
Autonomie de l’ESG
Bien qu’il n’était pas à l’ordre du jour, le sujet ayant le plus retenu l’attention autant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la réunion est celui de l’injonction du doyen de l’École des Sciences de la gestion au CA afin que ce dernier prenne position sur l’autonomie de l’École face à l’UQAM.
Le recteur nous a d’abord présenté sa version des faits, puis la présidente du CA, Lise Bissonnette, l’a imité. Le reste de la discussion s’est déroulé à huis clos et nous ne pouvons donc pas, bien malgré nous, vous en relater les détails.
Robert Proulx nous a d’abord refait l’historique maintes fois entendu dans les médias. Il a précisé s’être montré ouvert durant les discussions avec Stéphane Pallage (le doyen de l’ESG), mais il lui aurait affirmé être le recteur de toute l’UQAM et ne pouvoir prendre cette décision. Il a aussi mentionné que toutes les fois où ces questions avaient été discutées, ça avait été dans l’informel et qu’il n’y avait jamais eu de négociations, à proprement dit.
Le Conseil d’administration n’a par ailleurs jamais été saisi des démarches de M. Pallage.
Le recteur a également affirmé son souhait que la décision sur cet enjeu soit institutionnelle – c’est-à-dire qu’elle émane des instances de l’Université – plutôt qu’un simple accord entre recteur et doyen. (Nous aussi, des fois, on aimerait que ce ne soit pas juste la direction ou le CA qui prennent les décision, mais bon, c’est hors propos ici).
Ensuite, Lise Bissonnette nous a présenté sa version des faits répétant que jamais M. Pallage ne lui avait parlé de cette revendication avant le mercredi 17 février. Elle s’est donc dite étonnée d’être sommée de choisir son camp sans avoir pris le temps de s’informer de la situation ou de rencontrer le CA.
Sans accéder à la demande du doyen, qui souhaitait qu’un point soit ajouté à l’ordre du jour et être invité au CA, elle a dit que le CA ne pourrait prendre position dans l’état actuel du dossier (il n’y a pas de plan formel pour présenter ce projet). De plus, puisque le projet n’a cheminé par aucune instance (comité de programme, assemblée départementale, conseil académique ou Commission des études), elle lui aurait dit que le CA ne pouvait fonctionner de cette façon.
La suite de la discussion s’est déroulé en huis clos. Nous ne pouvons donc pas vous décrire ce qui s’est dit.
Par contre, nous souhaitons mentionner l’intervention que nous avons faite, à l’effet qu’il serait judicieux de ne pas agir de façon autoritaire, puisque l’effet que ça a sur les situations de crise à l’UQAM est souvent plus un ressac de la confrontation entre les parties qu’un apaisement – nous l’avons formulé dans le contexte de cette discussion, mais nous le pensons en général. Nous avons également critiqué la lenteur de réaction de l’UQAM, qui a tardé selon nous beaucoup trop longtemps avant d’expliquer clairement la situation à la communauté via, par exemple, un Info Direction (qui d’habitude arrivent plutôt massivement et rapidement).
En somme, le CA ne s’est pas positionné sur le sujet, mais les discussions ont permis de faire ressortir des positions dominantes autour de la table. Notamment, les membres du CA ont déploré que le doyen n’ait pas tenté de suivre les processus habituels de décision.
Suite du CA
Le reste du CA fut assez expéditif. Il était question du rapport de l’ombudsman de l’UQAM, qui a été déposé et qui se trouve déjà en ligne sur le site de l’ombudsman. De plus, le CA a approuvé la création de programmes, suite à l’adoption d’une résolution similaire par la Commission des études. Il était aussi question de nominations et d’une correction dans un règlement (celui qui porte sur le code d’éthique et de déontologie des membres du CA).
Il a aussi été question des comités qui travaillent sur les deux politiques concernant le harcèlement (les politiques 16 et 42). La direction souhaitait demander aux comités de déposer ses recommandations dans les plus brefs délais.
Nous avons invité les membres du CA à ne pas agir précipitamment pour éviter que les travaux des comités soient vains. Nous avons aussi réitéré notre confiance en les membres de ces comités. Nous nous inquiétons cependant des réponses du Secrétaire général qui a dit qu’il « allait tenir compte des commentaires des comités » dans les modifications des politiques. Pour nous, la direction devrait faire bien plus que tenir compte des commentaires des gens qui travaillent depuis deux ans à l’élaboration de politiques visant réellement l’amélioration des relations sur le campus!
Nous avons également appris qu’une directrice intérimaire du Bureau du harcèlement allait être nommée par le Comité exécutif qui se tenait le soir-même. Nous n’assistons pas au comité exécutif, l’un-e d’entre nous pourra y assister quand nous serons officiellement membres du CA.
Il y a ensuite eu la période de questions où les professeur-e-s et nous-mêmes sommes intervenu-e-s. Nous avons d’abord signifié au recteur que nous avons interprété comme une capitulation face aux compressions les souhaits d’entrée en poste à Pierre Moreau, à l’occasion desquels le recteur lui a assuré sa pleine collaboration. Le recteur nous a répondu qu’on ne pouvait supposer, quand quelqu’un entre en poste, que ces intentions seraient de faire de nouvelles compressions. Pourtant, après toutes celles imposées par le gouvernement Couillard depuis deux ans, sa réplique nous semble assez naïve. Il n’a par ailleurs pas osé nous dire qu’il avait, par la voie d’un communiqué publié plus tôt durant le CA, assuré la nouvelle ministre David de sa pleine collaboration.
Les professeur-e-s et nous avons questionné la direction sur les conflits de travail qui s’étirent, autant avec le SÉtuE qu’avec le SPUQ. Outre des paroles vides des vices-recteurs, nous avons reçu le mépris de l’un deux qui parlait d’un détail informatique à régler avec le SÉtuE pour faire référence à la nouvelle demande de la direction de changer le régime syndical du SÉtuE (qui est aussi une demande faite au SPUQ), pour rendre la signature de l’adhésion syndicale non-obligatoire. Nous avons évidemment réagi et les professeur-e-s ont fait de même.
La réunion s’est terminée sur un deuxième huis clos, auquel nous ne pouvions assister et dont nous ne connaissons pas le sujet. Rappelons que nous ne sommes toujours pas membres du CA puisque nous sommes en attente du décret gouvernemental permettant notre nomination.
Si vous avez des questions suite à notre rapport, vous pouvez toujours communiquer avec nous. Nous sommes par ailleurs disponibles pour rencontrer les comités exécutifs et assemblées générales d’associations qui aimeraient avoir plus de précisions.