20 mars 2015

Neuf étudiant-e-s reçoivent une convocation devant le comité exécutif de l’UQAM pour traiter de leur expulsion. Les événements reprochés remontent de janvier 2013 jusqu’à janvier 2015. À la question “pourquoi envoyer toutes ces convocations en même temps, à la veille d’une grève”, l’administration répond “ça prend du temps pour traiter les dossiers”. La représentante étudiante sur le Conseil d’administration et le Comité exécutif, la seule étudiante qui aurait pu avoir un droit de vote sur les expulsions, reçoit à elle seule trois dossiers d’expulsion définitive et est convoquée la première, l’administration s’assurant ainsi qu’aucun.e étudiant.e ne pourra siéger sur le comité exécutif. Les raisons des convocations sont d’un ridicule qui ne peut être inventé et vont de « avoir flashé des lumières » à « avoir transporté un tuyau de PVC rappelant un pipeline » (à une conférence pro-oléoduc).

25 mars

L’ABICEP est la première association étudiante à voter la GGI contre la dérive sécuritaire de l’UQAM et les expulsions politiques. Le syndicat des professeur.e.s ainsi que celui de chargé.e.s de cours dénoncent les agissements de l’UQAM et demandent le retrait immédiat des convocations. Le Conseil académique facultaire de science politique et droit exige également à l’unanimité le retrait des convocations. Le département de science juridique et l’école des medias feront de même dès le lendemain. Des dizaines de comités académiques suivront, l’ensemble des syndicats, le Comité de la vie étudiante et la Commission des études. ainsi que la quasi-totalité des associations étudiantes. La grève s’élargira et durera près de deux mois.

27 mars

Un rassemblement contre les expulsions politiques rassemble plus de 300 personnes devant le pavillon du rectorat. L’administration de l’UQAM annonce le report des convocations à une date indéterminée, souhaitant faire diminuer la tension. Elle précise aux étudiant.e.s menacé.e.s qu’ils et elles n’auront pas le droit d’être représenté.e.s, n’auront pas accès aux dossiers de preuves (qui seront dévoilés sur place) et pourront avoir des témoins, mais que le Conseil exécutif se réserve le droit de ne pas les écouter.

8 avril 2015

Lors d’une manifestation contre les expulsions à l’UQAM, la direction fait intervenir l’anti-émeute dans l’université. Cette intervention se solde par plus d’une vingtaine d’arrestations violentes dans les sous-sols du DS. Des professeur-e-s forment une ligne de protection pour protéger les étudiant-e-s de l’anti-émeute, qui quitte. Une occupation du pavillon par près de 500 étudiant-e-s s’ensuit, et un groupe part négocier avec le recteur, qui offre une fin de non-recevoir à l’ensemble des demandes et refuse de descendre rencontrer les étudiant-e-s. La frustration explose, et des barricades sont montées. L’occupation durera jusqu’au milieu de la nuit, alors qu’une deuxième intervention policière dans l’UQAM prend place.

Juin 2015

L’UQAM fait la sourde oreille à l’ensemble de ses instances, associations étudiantes et syndicats et convoquent les étudiant-e-s. Huit d’entre eux n’auront pas de sanction: une seule, alors déléguée étudiante sur le Conseil d’administration de l’UQAM, sera expulsée pour un an suite à un faux témoignage d’une Garda.

Novembre 2015

La direction tente de faire voter au Conseil d’administration une politique disciplinaire qui ignore totalement les demandes faites par les associations étudiantes, les instances, les facultés, les départements et les syndicats. Cette dernière est frappée d’un sceau de confidentialité sous prétexte qu’elle ferait « trop de vagues ». Le vote sur la politique est repoussé suite à de nombreuses interventions contre cette dernière pendant le CA.

Décembre 2015

La direction finit par imposer la nouvelle politique, sans jamais ne prendre en compte les réticences et les demandes étudiantes, académiques et syndicales. Cette politique leur donne le feu vert pour expulser des étudiant-e-s sans regard à la Charte des droits des étudiant-e-s de l’UQAM.

Janvier 2016

Une politique alternative est rédigée par des délégué-e-s étudiant-e-s et présentée au Comité de la vie étudiante. La direction bloque sans explication la discussion sur la politique en refusant de mettre cette dernière à l’ordre du jour. Devant cette insulte, les associations étudiantes organisent un boycott du CVE.

Juin 2016

Alors que la politique alternative n’a toujours pas été traitée et que la question de la politique disciplinaire est loin d’être réglée, la direction revient à la charge avec de nouvelles menaces d’expulsions envers des étudiant-e-s impliqué-e-s à l’UQAM. Les événements invoqués sont encore une fois politique, et le processus est toujours aussi bâclé qu’il l’était.

Novembre 2016

Suite au travail des associations étudiantes et des Services à la vie étudiante, le vice-recteur à la vie académique, René Côté, accepte finalement que le dossier des modifications règlementaires soit portés au comité à la vie étudiante. Celui-ci dresse unanimement une liste de recommandations de modifications qui est envoyée au Conseil d’administration

Décembre 2016

Le Conseil d’administration est saisi de ces demandes de modifications, et met sur pied un comité had oc qui sera chargé de les évaluer et de déposer ses recommandations à un Conseil d’administration subséquent.

 

Février 2017

Le comité ad hoc sur la politique disciplinaire se réunit pour dresser une liste de recommandations au Conseil d’administration. Certaines revendications étudiantes sont écoutées, notamment au niveau des nominations sur le Comité de discipline; d’autres sont ignorées, particulièrement au niveau de la preuve. Vous pouvez consulter le rapport complet sur cette réunion ici. Les recommandations du comité sont adoptées unaniment au Conseil d’administration du 21 février, bien que la partie étudiante ainsi que le chargé de cours précisent que ces améliorations ne sont pas encore suffisantes.